lundi 1 novembre 2010

Intelligence architecturale pour vaincre la pauvreté.


Quinta Monroy, Chili : Comment reloger 100 familles qui occupent illégalement un terrain de 5000 m ² dans le centre ville de Iquique ?

L’agence d’architecture chilienne Elemental a dû travailler, dans le cadre de l'actuelle politique du logement, avec une subvention de $ 7,500 US par famille, laquelle été destinée à payer le terrain, l'infrastructure et l'architecture. Au Chili, avec 7.500 dollars, il est possible de construire à peine 30 m².
Malgré le prix du site et la pression immobilière, l'objectif était de conserver les familles dans le même site, au lieu de les déplacer vers la périphérie.

Si 1 maison familiale = 1 lot, le terrain ne pouvait accueillir que 30 familles dans le site. Compte tenu du prix du terrain, il était impossible de loger plus de famille. Il eu été plus rentable de créer un ensemble de logement sociaux loin du centre-ville, mais il aurait été loin des offres d’emploi, d'éducation, de transport et de santé qu’offrent les villes. Cette logique économique a tendance éloigner les logements sociaux dans un étalement urbain pauvres, contribuant à la création de banlieue défavorisée et entraînant conflits sociaux et inégalités.
Afin de réussir à maintenir les familles sur ce terrain de centre ville, les architectes ont imaginés plusieurs hypothèses :

Une hypothèse aurait été de réduire la largeur du lot pour qu’il coïncide avec la largeur de la maison, et, en outre, avec la largeur d’une pièce, ce qui aurait permis d’augmenter la capacité d’accueil du site à 66 familles. Le problème avec cette typologie, c'est que chaque fois qu'une famille veut ajouter une nouvelle pièce, il bloque l'accès à la lumière et de ventilation des salles précédentes. De plus, il compromet la vie privée en obligeant la circulation d’une pièce à l’autre. Le résultat est un projet inefficacité, incitant le surpeuplement et la promiscuité. 
La tour, qui est très efficace en termes d'utilisation des terres, aurait été une autre hypothèse. Mais ce type de développement urbain ne permet pas les extensions et les évolutions. Ce qui est recherché, c’est que chaque maison puisse au moins doubler sa surface initiale.

  • Comment loger le maximum de familles avec la subvention de l’Etat ?

L’objectif que se sont donnés les architectes était de loger les 100 familles présentes sur le site avec le budget alloué (7.500 US $ par familles) soit construire un ensemble de 100 appartements pour un budget de 750.000 US $, avec la possibilité de doubler la surface construite ultérieurement. En effet, la subvention d’aide au logement reçu de l'État est, de loin, la plus grande aide qui ne peut être espérée. Donc, si cette subvention peut prendre de la valeur au fil du temps, cela pourrait être un tournant important dans la lutte contre la pauvreté. 
  • Densité, collectivité et évolutivité.

Premièrement, la rentabilisation du site n’est possible que par la recherche d’une densité suffisante, sans tomber dans la surpopulation.

Deuxièmement, la mise à disposition d'un espace collectif pour cette "grande famille" est une question clé pour sortir les familles de la pauvreté. Entre l'espace privé et public, un espace collectif pour environ 20 familles a été créé. Cette espace collectif permet la cohésion social du lieu et l’entraide des ces familles fragiles.

Troisièmement, afin de permettre de doubler l’espace construit, qui sera finalement en auto-construction, la forme urbaine devait être suffisamment poreuse pour permettre à chaque unité de se développer au sein de la même structure. Le bâtiment initial doit donc fournir un cadre afin d'éviter tout effet négatif de l'auto-construction sur l'environnement urbain, mais aussi pour faciliter le processus d’expansion) moindre coût.

Enfin, au lieu de fournir de petites maisons de 30m² où tout est petit, les architectes ont fourni des maisons où juste la partie essentielle est construite : cuisines, salles de bains, escaliers, murs de séparation pour le scénario final d'une maison de 72 m².

En conclusion, avec un budget pour construire une demi-maison, les architectes ont choisi de construire la moitié de la maison que la famille ne sera jamais en mesure de réaliser soi-même. L’autre partie, qui permet le l’expansion de la famille en la maintenant sur le site, est laissée libre pour l’auto-construction, peu importe le budget, l'énergie ou de temps qu'ils y passent.

Un projet immobilier ou la conception architecturale a permis de vaincre la pauvreté et les effets pervers des logiques économiques du logement social.

OL







Architectes: élémentaire - Alejandro Aravena, Alfonso Montero, Tomás Cortese, Emilio de la Cerda
Lieu: Iquique, Chili.
Client: Gobierno régionales de Tarapacá / Programa Chile-Barrio del Gobierno de Chile.
Ingénierie: Juan Carlos de la Llera et José Gajardo.
Entrepreneur et Services: Proingel, Guerra Abraham, Loga Constructora SA
Budget: 204 $ US / m²
Année du projet: 2003
Année de construction: 2004
Temps d'exécution: 9 mois
Matériaux: béton de ciment et briques
Superficie du site: 5000 m²
Espace habitable: 3500 m²
Photographies: Elemental - Cristóbal Palma - Jalocha Tadeuz


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